À l’approche de 2026, la réforme de la facturation électronique franchit ses ultimes étapes. Les communications et les évènements se multiplient pour éclairer les retardataires sur les aspects techniques et organisationnels, tandis que les instances de gouvernance affinent le dispositif. Après la création de la commission administrative, organe central piloté par la DGFiP, deux autres commissions structurent les travaux : la commission Afnor, dédiée aux normes et aspects techniques (formats, statuts du cycle de vie, cas d’usage, API standard), et la commission Peppol, chargée d’assurer l’interopérabilité des plateformes en adaptant le réseau européen aux spécificités françaises.
La publication de la version 3.1 des « spécifications externes » vient aussi de marquer une étape clé : elle stabilise les décisions sur l’évolution de l’annuaire et du concentrateur du Portail Public de Facturation (PPF), introduit des mesures de simplification et de tolérance, et confirme la convergence avec les standards européens. Enfin, la liste de 42 cas d’usage (facture d’acompte et finale, autofacturation, tiers payeur, affacturage, mandats, frais collaborateurs, etc.) est désormais arrêtée.
Côté opérateurs, près de 120 plateformes agréées (PA, ex‑PDP) ont obtenu une immatriculation « sous réserve », dont SAP avec sa solution DRC. Une cinquantaine sont déjà actives dans l’annuaire, et autant poursuivent leurs tests d’interopérabilité avec le PPF et entre elles. Cette étape technique précède la « phase pilote », prévue entre février et août 2026, qui permettra aux PA et aux entreprises volontaires de sécuriser leurs dispositifs, tant pour l’e‑invoicing (émission et réception des factures électroniques) que pour l’e‑reporting (transmission des données fiscales). Après l’échéance de septembre 2026, puis 2027 (obligation d’émission pour les PME et TPE), la réforme s’inscrira dans une trajectoire européenne : la directive Vida prévoit la généralisation de la facturation électronique pour les échanges intracommunautaires à l’horizon 2030. Une étape qui confirme que la digitalisation des processus financiers n’est plus une option, mais un mouvement de fond.