Comme pour l’IA classique, plusieurs études sur le sujet montrent que les acheteurs attendent beaucoup de l’intelligence artificielle générative (IAGen) et identifient de nombreux cas d’usages, d’abord comme une aide pour automatiser les tâches chronophages de leur quotidien. Ainsi, chez Carrefour, qui mène des expérimentations avec Google et Microsoft pour mettre en œuvre l’IAGen avec des scénarios avancés, selon le magazine Alliancy, des développements seraient en cours « en proximité avec des équipes de la direction des achats non marchands », pour une solution visant à les « aider sur certaines tâches, comme la rédaction d’appels d’offres et l’analyse de devis ». Dans le secteur de la grande distribution, Acxias accompagne également une grande enseigne dans l’exploitation des nouvelles possibilités offertes par l’IA, à travers sa solution innovante Quote.ai. En travaillant sur les données extraites d’un devis, la solution permet de créer automatiquement une demande d’achat structurée qui, après validation, pourra être convertie en commande.
Joël Aznar, directeur de la Data gouvernance chez Schneider Electric et président de l’association ExQI, pointe également les apports de l’IAGen en matière conversationnelle et analyse sémantique. « Les acheteurs ont recours à de très nombreux documents : cahiers des charges, contrats, documentations des fournisseurs, etc. Aussi, un outil comme ChatGPT saura les aider à passer en revue tous ces documents pour les interpréter et pour identifier des manques, des incohérences, relever des anomalies ou des risques sur certaines clauses, ou encore pour suggérer des analyses et des idées », explique-t-il dans la synthèse du Baromètre « Digital Procurement Success » 2023 d’InsideBoard, porté par le CNA (Conseil national des achats). Même avis pour Lenka Raulet, Head of Systems, Processes and Compliance European Purchasing Organisation chez ArcelorMittal, actuellement en « pleine phase de découverte ». Dans le cadre d’un pilote mené avec un des principaux éditeurs du marché pour identifier des cas d’usage de l’IAGen, « nous avons déjà retenu trois scénarios : la production de résumés pour les contrats, les études de marchés fournisseurs et les évaluations de la performance », explique-t-elle.
Des pistes similaires sont explorées par de nombreux autres grands groupes (Crédit Agricole, Eiffage, Groupement des Mousquetaires, Orange, Safran, Société Générale, Vinci, etc.), dont les témoignages se multiplient ces derniers mois dans le cadre de salons, conférences et autres clubs utilisateurs. Mais les entreprises plus modestes ne sont pas en reste, à l’image d’Acorus, une ETI spécialisée dans l’éco-rénovation de bâtiments, équipée depuis 2019 d’une application achats propriétaire, Acoshop. Dans cette entreprise, où le service achats exploite l’IA depuis trois ans pour notamment enrichir automatiquement les fiches articles de la base de données matériaux, 140 collaborateurs ont été formés à des cas d’usage avec ChatGPT et utilisent désormais l’outil au quotidien. « Aux achats, nous faisons appel à ChatGPT dans trois domaines principaux », détaille Christophe Chalvin, directeur d’Acorus Lab, la « Digital factory » en charge de tous les sujets liés à la digitalisation de l’entreprise : l’assistance à la rédaction de mails ou de post sur le réseau social interne, l’analyse de données à partir des historiques d’achat issus de l’outil Acoshop, et l’écriture de code informatique. « Ce codage consiste notamment à corriger des requêtes SQL pour extraire les données nécessaires à nos analyses », précise-t-il.
Article complet de La Veille Digital Achats : « L’IA générative replace l’acheteur au cœur des processus »