Alors que la digitalisation devient un levier clé pour améliorer la performance des équipes achats, le déploiement des technologies d’IA et d’analyse avancée s’impose comme un axe de transformation prioritaire, selon une récente étude du Hackett Group.
En léger repli l’an dernier, l’objectif « poursuivre la transformation digitale et moderniser l’écosystème » a retrouvé sa place dans le Top 5 des priorités des entreprises dans le domaine des achats. En la matière, l’édition 2025 de l’étude du Hackett Group concernant l’agenda et les enjeux clés de la fonction sur les prochains mois, portée par SAP, montre une nette percée des technologies d’aide à la décision : d’une part, les chatbots et l’IA, notamment dans sa version générative (IAGen), et d’autre part, les outils de traitement des données et d’analyse avancée.
Passée d’un taux d’adoption de 28 % l’an dernier à 53 % cette année, l’IAGen ne facilite pas seulement les prises de décisions, puisqu’elle permet aussi de réaliser automatiquement de nombreuses tâches et de produire des documents. Ces nouvelles capacités apportent aujourd’hui une aide redoutable aux équipes. Les cas d’usage les plus avancés concerne le traitement des commandes et l’analyse des dépenses, respectivement déjà mis en œuvre dans 26 % et 20 % des organisations interrogées. D’autres domaines font l’objet de pilotes ou de phases exploratoires, comme la gestion des contrats (Contract lifecycle management) et la gestion des catégories (Category management). Comme les chatbots, l’IAGen facilite aussi la gestion des interactions avec les fournisseurs et le support aux utilisateurs. À ce stade, la majorité des gains (hausse de productivité, réduction des coûts, etc.) se situent en dessous de 10 %, mais certaines entreprises déclarent déjà des améliorations supérieures à 25 %. Le rapport d’étude précise que les enjeux liés à la gouvernance, à la sécurité des données et aux compétences freinent encore une adoption à grande échelle.
En ce qui concerne le traitement des données et l’analytique, les résultats montrent que les entreprises recourent encore principalement aux méthodes descriptives, qui présentent les données telles qu’elles sont, sans extrapolation ni hypothèses. Mais les analyses avancées (Analytics), basées sur des méthodes prédictives (prévisions et prédictions) et prescriptives (recommandations), que certaines entreprises utilisent déjà pour des domaines spécifiques comme la durabilité et la modélisation des coûts, montent progressivement en puissance pour soutenir des décisions plus éclairées et stratégiques. Les attentes portent notamment sur le pilotage des risques, l’analyse des marchés et le suivi des contrats, dans un environnement de plus en plus perturbé et incertain.
Au-delà des technologies d’aide à la décision, l’étude du Hackett Group met en évidence trois autres tendances et priorités des entreprises en matière de digitalisation pour améliorer la performance et la résilience de leurs achats. D’abord, les enjeux de durabilité et de responsabilité sociétale (RSE). Il s’agit d’utiliser le digital pour mesurer et réduire l’empreinte carbone des achats, d’adopter des solutions technologiques favorisant la transparence et la traçabilité des fournisseurs, et d’intégrer des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans les décisions d’achat. La seconde tendance concerne la cybersécurité et la gestion des risques, avec comme objectif de renforcer la protection des transactions et des échanges de données sensibles, de mettre en place de stratégies de gestion des risques fournisseurs, et de renforcer la conformité aux réglementations en matière de contrôle des menaces et de sécurisation des données. Enfin, les entreprises veulent améliorer l’expérience utilisateur et l’adoption du digital, en développant des plateformes collaboratives pour faciliter les interactions internes et externes, en proposant des interfaces intuitives et personnalisables, et en accompagnant le changement et la formation des équipes achats.