A l’instar des grandes plateformes d’e-commerce ciblant le monde professionnel, de plus en plus d’éditeurs de solutions digitales achats prennent aujourd’hui en compte les enjeux de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), généralement à travers leur module de gestion des risques, comme c’est le cas chez le leader SAP Ariba. « Même si les outils n’apportent pas de réponses magiques, d’autant que la plupart sont encore jeunes, nous nous sommes quasiment tous saisis du sujet pour répondre aux attentes sur le terrain », assurait le directeur du développement d’un éditeur spécialisé français, également lors d’une table ronde du salon Solutions e-Achats. Il faut dire que de plus en plus d’organisations sont aujourd’hui sensibles à ces problématiques sociétales, et donc demandeuses de fonctionnalités dédiées permettant de faire face aux nombreux défis à relever, aggravés par l’envolée des prix de l’énergie et de nombreux matériaux.
Pourquoi cet emballement ? Par conviction, d’abord, alors que l’accélération des perturbations (évènements climatiques, augmentation du mal-être et des discriminations au travail, pics de pollution, crises géopolitiques, déséquilibre entre vie professionnelle et privée, etc.) a déclenché une prise de conscience de l’opinion publique et des entreprises. C’est par exemple le cas de Stéphane Faustin-Leybach, directeur des achats du groupe de cosmétique dermatologique Naos (Bioderma, Institut Esthederm, Etat Pur), en charge de la digitalisation de la fonction initiée en 2017 parallèlement au déploiement de SAP. Concilier économie et écologie est une conviction personnelle qui remonte à plus de 20 ans, lorsqu’il était en charge des achats, des approvisionnements et de la logistique chez Léa Nature, une entreprise pionnière dans la fabrication de produits naturels et bios pour la santé. « On ne sort pas indemne d’une telle aventure, pendant huit ans », explique-t-il. « A mon arrivée chez Naos, en 2004, comme directeur de la supply chain, j’ai logiquement poursuivi cet engagement, puis au moment de la création de la direction des achats, en 2014. Depuis, les enjeux environnementaux et sociaux ne cessent de prendre de l’importance ».
Au-delà de l’engagement personnel, deux autres facteurs expliquent la demande croissante des entreprises pour des fonctionnalités orientées RSE : les exigences toujours plus élevées des investisseurs et des clients d’une part, et surtout la multiplication des obligations réglementaires d’autre part. Ces dernières mettent une pression qui ne cesse de s’accentuer, principalement depuis les Lois Grenelle de 2009-2010 et jusqu’aux toutes récentes directives CSRD et CSDD de l’Union européenne, qui apportent de nouveaux outils de reporting extra-financier pour améliorer l’information liée aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). L’évaluation de la démarche RSE s’effectue en effet sur la base de ces trois groupes de critères, pour vérifier : la protection des ressources naturelles, la diminution de l’émission de polluants, le positionnement en faveur des politiques d’inclusion et d’égalité, le maintien d’une conduite éthique, avec des mécanismes de lutte contre la discrimination, la corruption et le harcèlement.
Article complet de La Veille Digital Achats : « Le digital au service des achats responsables »